Je ne sais s'il y a relation entre les deux phénomènes. Mais cela m'intrigue et me laisse supposer que oui.
Lorsque la France "allait bien" (pas de chômage, ou si peu, perspective d'amélioration des conditions de vie...) le football était déjà un jeu prisé, mais n'avait pour incidence que le plaisir que l'on pouvait y trouver. Plaisir mesuré, démesuré pour certains, ça toujours existé.
J'avais remarqué que dans les pays les plus pauvres, sous-développés comme l'on dit, on trouvait un engouement dépassant largement la raison. En particulier les pays d'Amérique latine. La folie, qui pouvait conduire à des comportements surprenants.
Les peuples y trouvaient tout ce qu'ils ne pouvaient prétendre obtenir dans la vie de tous les jours, dans leur condition humaine. Individuellement et collectivement : fierté, sentiment de puissance, sentiment d'être reconnu, de devenir quelqu'un par équipe interposée.
Le fameux "On a gagné".
Je mettais toujours fait cette réflexion: le jour où nous réagirons de la même façon, c'est que notre pays ira très mal (socialement, financièrement....). Les politiques l'ont bien compris. Et ils en jouent.
Les affaires disparaissent comme par miracle du petit écran et de la plupart de nos quotidiens. Souvenez-vous d'une chose. Pour masquer son échec économique et sa dictature, l'Argentine a battu des pieds et des poings pour obtenir la coupe du monde 1978. Le peuple argentin, au bord du soulèvement, s'est retrouvé anesthésié, totalement sous l'emprise du Dieu Football. Pendant ce temps-là, la torture, les gens balancés dans la mer par avion n'ont pas cessé.