Je vous parle d'un temps
Que les autres
Ne peuvent pas comprendre
Goane en ce temps-là
Accrochait des gens de la-bas
Jusque dans nos fenêtres
Et si l'humble garni
Qui nous servait de nid
Ne payait pas de mine
C'est là qu'on s'est connu
Moi qui parler criait
Et toi qui répondais
Goane, Goane
Ça voulait dire on est heureux
Goane, Goane
Nous ne n'imaginons qu'un jour sur deux
Dans les groupes voisins
Il y'en avait quelques-uns
Qui attendait la gloire
Et bien que miséreux
Avec le ventre creux
Il ne cessait d'y croire
Et quand quelque groupe
Contre un bon son
Vous proposés un duo
vous récitiez des vers
Groupés autour d'une scène
En oubliant l'hiver
Goane, Goane
Ça voulait dire tu es jolie
Goane, Goane
Et nous avions tous du génie
Souvent il m'arrivait
Devant mon chevalet
De passer des nuits blanches
Retouchant le dessin
De la ligne d'un sein
Du galbe d'une hanche
Et ce n'est qu'au matin
Que je m'asseyais enfin
Devant un café-crème
Epuisés mais ravis
Fallait-il que l'on s'aime
Et qu'on aime la vie
Goane, Goane
Ça voulait dire on a vingt ans
Goane, Goane
Et nous vivions de l'air du temps
Quand au hasard des jours
Je m'en vais faire un tour
A votre ancienne adresse
Je ne reconnais plus
Ni les gens, ni les habitudes
Qui ont vu ma jeunesse
En haut d'un échange étriqué
Je cherche l'atelier
Dont plus rien ne subsiste
Dans son nouveau décor
Goane semble triste
Et les lilas sont morts
Goane, Goane
On était jeunes, on était fous
Goane, Goane
Ça ne veut plus rien dire du tout
A moins que nous redevenions fou.