Les conséquences démographiques du réchauffement climatique pourraient aboutir au XXIe siècle "à la fin du monde tel que nous l'avons connu", prédit le professeur Tim Dyson.
"Nos enfants et petits-enfants ne connaîtront peut-être pas la fin du monde, mais ils pourraient très bien être confrontés à la fin du monde que nous avons connu", affirme ce professeur de la prestigieuse London School of Economics (LSE).
M. Dyson rappelle que la population mondiale devrait passer, d'après les estimations de Nations unies, de 6,5 milliards d'habitants en 2005 à un peu moins de 9 milliards en 2050.
Cette croissance va entraîner une hausse de 27 % des émissions de CO2, cause directe du réchauffement climatique, après une précédente hausse de 400 % entre 1950 et 2000.
Avec un réchauffement de 1,6 à 6,6 degrés celcius d'ici 2100 les changements défavorables pourraient arriver sur plusieurs fronts avec des effets cumulatifs.
Par exemple, l'inondation des zones côtières, qui pourrait résulter en partie de la hausse du niveau de la mer et en partie des chutes de pluie plus importantes, pourrait conduire à une perte de terres cultivées et d'infrastructures urbaines, entraînant une hausse du prix de la nourriture, une émigration à grande échelle et, probablement, des troubles socio-politiques.
Il se montre très sceptique sur le protocole de Kyoto, qui doit limiter les émissions polluantes, les Etats-Unis faisant, selon lui, tout pour saboter le processus.
"Un parallèle peut être fait avec le sida", écrit-il. "Cinq ans après l'identification du virus, tous les modes de transmission étaient connus, le virus était isolé, des tests avaient été développés et les premiers anti-rétroviraux étaient disponibles. Et pourtant le déni et l'évitement étaient fréquents et le sont toujours. Résultat : quelque soixante millions de personnes sont soit mortes soit infectées par la maladie".
"Les gens ne changent leur comportement sexuel que quand la preuve des dégâts est irréfutable", ajoute-il. De la même manière, M. Dyson estime que "les gens ne changeront leur attitude que lorsqu'ils expérimenteront par eux-mêmes des phénomènes météorologiques très néfastes".
L'expert estime que "non seulement un changement majeur de comportement est improbable dans un futur proche, mais qu'il ne ferait probablement pas beaucoup de différences s'il survenait. Selon toute probabilité, les choses sont parties pour suivre leur cours"...
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