| | Passage d Humeur... | |
| | Auteur | Message |
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JOe Sorsoeuresse
Nombre de messages : 1759 Age : 46 Localisation : ben... La Lune...c est pour çà qu il y a de la lumière! Date d'inscription : 26/06/2004
| Sujet: Passage d Humeur... Dim 13 Fév - 17:25 | |
| Vivi avait eu une bonne idee...voici un topic rien que pr çà.
Dans les contes de sagesse, l'amour est rarement un rendez-vous romantique entre deux amants.Par exemple, certaines histoires venues des régions cicumpopulaires décrivent l'amour comme l union de deux êtres dont les forces conjointes permettent à l'un des deux, ou à tous les deux, d'entrer en communication avec le monde de l âme et de participer au destin en tant que danse avec la vie et avec la mort. ...L'Histoire de la Femme Squelette est une histoire de chasse qui a l amour pour sujet. Elle vient du Grand Nord.Pour la comprendre, il faut tenir compte du fait que, dans un environnement parmi les plus rudes du globe, avec une culture de la chasse fortement ancrée, l'amour n'est pas un flirt, ni une poursuite pour le pur plaisir de l'ego, mais un lien visible, constitué par le nerf psychique de l'endurance, une union qui perdure de périodes d'abondance en temps d'autérité, de nuits limpides en jours difficiles.L'union de deux êtres est considérée comme de la magie "angakok", comme une relation qui fait connaître l'un à l'autre "les pouvoirs qui sont". Ce genre d'union a cependant certaines exigences. Pour créer cet amour durable, on invite un troisième partenaire : la Femme Squelette, dite également Dame Mort. En tant que telle, elle représente la nature de Vie/Mort/Vie sous l'un de ses nombreux déguisements. Sous cette forme, Dame Mort n'est pas un mal, mais une déité. Dans une relation amoureuse, elle joue le rôle de l'oracle qui sait quand est venu le temps pour les cycles de commencer et de finir. En tant que telle elle est le côté sauvage de la relation, celle qui terrifie le plus les hommes et quelquefois aussi les femmes, car lorsqu'on n'a plus de foi dans la transformation, on craint par la même occasion les cycles naturels d'accroissement et d'usure. Il est nécessaire, pour créer un amour durable, que les deux amants admettent la Femme Squelette au sein de leur relation et l'enlacent. (...) C'est l'incapacité à affronter la Femme Squelette et à la désenchevêtrer qui provoque l'échec de bien des histoires d'amour. Pour aimer, il faut se montrer fort et sage. (...) Cette histoire représente une parfaite métaphore du problème de l'amour aujourd'hui, de cette peur de la nature Vie/Mort/Vie, de son aspect de mort surtout.(...) Plutôt que de considerer les archétypes de la Vie et de la Mort comme des opposés, il faut les maintenir ensemble, comme le côté gauche et le côté droit d'une même pensée.IL est vrai que dans une même histoire d'amour plusieurs fins interviennent. Et pourtant, d'une certaine façon, quelque part dans les strates délicates de l'être que créent deux personnes en s'aimant, il existe un coeur, il existe un souffle. Lorsqu'un côté du coeur se vide, l'autre se remplit. Lorsqu'un souffle s'épuise, un autre commence.
Clarissa Pinkola Estés. Femmes qui courent avec les loups.
Si vous voulez, je pourrais vous transmettre le conte de la Femme Squelette. | |
| | | vivicracra ***Partizan du Zor***
Nombre de messages : 4380 Age : 39 Localisation : blue mountain Date d'inscription : 25/06/2004
| Sujet: Re: Passage d Humeur... Lun 14 Fév - 2:39 | |
| Depuis hier soir, je songe à vous, éperdument. Un désir insensé de vous revoir, de vous revoir tout de suite, là, devant moi, est entré soudain dans mon coeur. Et je voudrais passer la mer, franchir les montagnes, traverser les villes, rien que pour poser ma main sur votre épaule, pour respirer le parfum de vos cheveux. Ne le sentez-vous pas, autour de vous, rôder, ce désir, ce désir venu de moi qui vous cherche, ce désir qui vous implore dans le silence de la nuit? Je voudrais, surtout, revoir vos yeux, ces doux yeux de la femme que nous aimons. Comme elles nous hantent, comme elles nous rendent heureux ou malheureux, ces petites énigmes claires, impénétrables et profondes, ces petites tâches bleues, noires ou vertes qui, sans changer de forme ni de couleur, expriment tour à tour l'amour, l'indifférence et la haine, la douceur qui apaise et la terreur qui glace mieux que les paroles les plus abondantes et que les gestes les plus expressifs. [ ... ]
Lettre de Guy De Maupassant à Madame X | |
| | | vivicracra ***Partizan du Zor***
Nombre de messages : 4380 Age : 39 Localisation : blue mountain Date d'inscription : 25/06/2004
| Sujet: Re: Passage d Humeur... Lun 7 Mar - 20:58 | |
| je viens de retrouver ces quelques mots. Je sais plus de qui ils sont, ils ont pas grand chose à faire là peut-être mais ...
" Où l'on constate que les expressions de la physionomie cachent parfois plus qu'elles ne révèlent et que les masques peuvent réveler plus qu'ils ne dissimulent ." | |
| | | JOe Sorsoeuresse
Nombre de messages : 1759 Age : 46 Localisation : ben... La Lune...c est pour çà qu il y a de la lumière! Date d'inscription : 26/06/2004
| Sujet: Re: Passage d Humeur... Mar 8 Mar - 0:56 | |
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| | | patate-magique Partizan du zor
Nombre de messages : 1088 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 28/06/2004
| Sujet: Re: Passage d Humeur... Mar 8 Mar - 1:16 | |
| on se cachent derrière des attitudes qui ne sont pas forcément naturelles, qui ne nous représentent pas. on se créer un personnage au travers d'"expressions de la physionomie". on se dévoile moins facilement lorsque l'on est "à nu". Au contraire la facade protectrice qu'offre le masque permet de dévoiler davantage sa nature profonde et de laisser transparaitre ses sentiments, sa personnalité. Il garantie en qq sorte l'anonymat de notre personne et en ça nous permet au final d'être plus libre. Quand nous n'avons pas de masque, nous le créeons avec des attitudes qui ne sont pas les nôtres... Paradoxalement, la protection permet la liberation. J'assimilerais ça à de la pudeur morale.
enfin c'est ce que j'ai compris de la phrase. | |
| | | JOe Sorsoeuresse
Nombre de messages : 1759 Age : 46 Localisation : ben... La Lune...c est pour çà qu il y a de la lumière! Date d'inscription : 26/06/2004
| Sujet: Re: Passage d Humeur... Mar 8 Mar - 1:31 | |
| mon dieu oui mais pas que..! Le masque peut être aussi un signe distinctif comme les masques cérémoniels, rituels...mais le masque peut aussi être un moyen de domination...en étant autre on peut être très loin de la pudeur...qu elle soit morale ou physique, et donc exprimer peut être ses véritables fantasmes...! cf un certain film de Kubrick lol oui alors être libre peut être mais est ce être vraiment libre que d avoir besoin d un masque pr être? | |
| | | vivicracra ***Partizan du Zor***
Nombre de messages : 4380 Age : 39 Localisation : blue mountain Date d'inscription : 25/06/2004
| Sujet: Re: Passage d Humeur... Mar 8 Mar - 2:44 | |
| " Où l'on constate que les expressions de la physionomie cachent parfois plus qu'elles ne révèlent et que les masques peuvent réveler plus qu'ils ne dissimulent ."
hum... je pense un peu comme toi patateuh mais ça me chagrinne parce que je peux pas penser que cette phrase soit une généralité . Oui surement que les expressions et émotions sont peut- être moins révélatrice qu'un masque. Peut-être aussi que mettre un masque au sens figuré nous revele plus par le manque de craintes. Mais, les expresssions ne sont elles pas des masques elles aussi ? et les masques seraient expressions à leurs tours ... Combien de masques avons nous ? C'est bien simple, au travail nous ne sommes pas exactement les même qu'à la maison et nous ne sommes pas les même non plus avec ses amis qu'avec ses connaissance ... Si le masque serait plus réel qu'une expression pourquoi en avons nous autant?... | |
| | | vivicracra ***Partizan du Zor***
Nombre de messages : 4380 Age : 39 Localisation : blue mountain Date d'inscription : 25/06/2004
| Sujet: Re: Passage d Humeur... Lun 20 Juin - 19:47 | |
| L'infirmière.
Grégoire ne comprend pas. C'est la nuit. Il s'est éveillé dans une chambre D'hôpital. Un médecin vient de lui expliquer sèchement que, la semaine dernière, il s'est méchamment planté avec sa Golf dans la façade d'une habitation, à quelques kilomètres d'ici.Quarante-cinq minutes de désincarcération. Cinq jours de coma. Il s'en sort avec une forte commotion, de multiples fractures et deux ou trois vertèbres bien amochées. A entendre le docteur, on dirait presque que c'est une chance. Ou une punition, c'est selon.
Grégoire ne se rappelle pas. Rien, le vide. A peine s'il peut s'indentifier à son propre prénom. Normala dit le toubib, le choc. Ne pas s'en faire. La mémoire reviendra petit à petit au fil des heures qui suivent le réveil. Pour l'instant, pas de visites. Au revoir.
Il reste seul, abasourdi. Il fouille sans succès dans sa tête. Il a mal. Tout son coprs a mal. Il a chaud. Ce doit-être l'été. D'ailleurs, l'aube pointe à la fenêtre. Il peut tourner son visage sur le côté et bouger le bras gauche. Pas plus pour le moment. Il est seul dans cette pièce et l'endroit est austère. Les murs sont peints d'une teinte indéfinissable, vaguement verdâtre. Et, ça et là, quelques légères fissures témoignent de l'ancienneté des lieux.
Que lui est-il arrivé? Il a beau se creuser, il ne trouve pas de réponse. Il entend des bruissements feutrés derrière la porte. Voilà qu'apparaît un duo d'infirmières. Sans rien dire, elles organisent leurs gestes en un bizarre pas de deux. Elles se separent. L'une est très grosse, pour ne pas dire énorme. Sous une chevelure frisée, sa flasque figure affecte un sourire de commande. avec un savoir-faire, elle vérifie l'état des multiples perfusions situées à la droite du lit. L'autre s'approche pour remonter son oreiller. Elle se penche sur lui. Elle est très belle. Une curieuse impression l'envahit : cette silouhette, ce parfum... Elle lui demande si cela va, s'il n'a besoin de rien. Il y a son prénom inscrit sur son badge : Martine. Elle est douce quand, une fraction de seconde, elle lui effleure le poignet comme pour lui communiquer un message. Pourquoi? Il tente de lui répondre mais ne parvient à émettre q'un bref borborygme rauque qu'on aurait pu trouver cocasse en d'autres circonstances. Mais elles s'en vont ...
Il réfléchit. Les minutes lui parraissent interminables. Tout à l'heure, Martine- il l'appelle déjà Martine dans ses pensées-est revenue. Ce devrait être le rituel du petit déjeuner car elle a essayé de lui faire ingurgiter un liquide noirâtre et insipide qui devait passer pour un café. Ensuite, un morceau de tartine qui s'est transformé dans sa bouche en une sorte de gros tampon d'ouate. Elle n'a pas insisté et est partie, sans un mot, sans un bruit, en laissant planer derrière elle un indicible relent de compassion.
L'homme en blanc avait raison. Il y a comme des souvenirs qui lui reviennent par brides désarticulées... Grégoire Fermant. Il se voit monter et descendre des escaliers, un attaché-case à la main. Des portes. Encore des portes et des boutons de sonnette. Il rentre chez les gens, s'installe et puis leur parle. Oui, c'est bien ça! Courtier en assurances. Cette recherche à l'intérieur de lui-même lui a demandé un effort impressionnant. Il décide de se laisser aller et somnole un long moment.
[...] André Simon. | |
| | | vivicracra ***Partizan du Zor***
Nombre de messages : 4380 Age : 39 Localisation : blue mountain Date d'inscription : 25/06/2004
| Sujet: Re: Passage d Humeur... Ven 1 Juil - 4:32 | |
| Sidérant ! Une amie – merci Josette... - me transmet dans un courrier copie d’une dépêche de l’Agence France Presse datée du 5 février de cette année. Le document m’apprend qu’un Allemand vient de mettre au point un téléphone tombal, - copyright de l’inventeur abruti pour l’objet et l’expression… - dont la fonction, toute simple en fait, comment n’y avoir pas pensé plus tôt ? permet de parler au mort de son choix. L’objet se présente sous la forme d’un genre de boîte à chaussure avec un combiné rechargeable quand les deux cents heures de conversation sont épuisées… Si vous n’avez pas été bavard – parfois les morts sont peu loquaces…- et que vous avez économisé les accus, vous pouvez tenir une année pleine et entière.
Détail important : pour les morts un peu durs de la feuille – il en est, dont ceux qui oublient négligemment leur sonotone dans la précipitation du grand jour… -, on peut adjoindre à l’appareillage un haut-parleur. Ne mégottons pas : si l’on veut que la communication ait lieu, malgré la difficulté d’une transmission dans l’au-delà – car c’est loin l’au-delà… -, il faut, à défaut de bonnes vieilles téléphonistes sur l’ancien mode, investir dans un matériel performant. Va, donc, pour le gadget en plus ! Et pour un débit de 1 500 euros sur son compte.
Une fois mis en terre, le téléphone chargé peut être utilisé. Deux sonneries réveillent le mort – car certains sont étourdis, absents ou écervelés, au sens métaphorique bien sûr – qui n’est pas tenu de se retourner dans la tombe, une oreille, même distraite, peut suffire. Vous pouvez commencer à épuiser votre crédit en entretenant votre défunt des nouvelles du monde. Nul doute qu’il apportera à votre parole une attention bienveillante, car là où il se trouve, il n’a plus guère que ça à faire.
Le fils de Goethe – retenons son nom car il le mérite : Juergen Broether - a eu cette idée de génie quand il a perdu sa mère. Devant le cercueil, il a constaté qu’il n’avait pas eu le temps de tout lui dire. Il a extrapolé, passant de son petit cas personnel à la grande cause universelle – gloire lui soit rendue : son philanthropisme nous ouvre un abîme sans fond – et a mis toute son intelligence au service de cette invention extraordinaire. D’autant que, constatation de sociologue – car le bougre est aussi sociologue à ses heures…-, Juergen a conclu que, dans les cimetières, on ne peut parler tranquillement à nos cadavres préférés : il y a effectivement toujours une oreille qui traîne – les fossoyeurs le savent -, vivante ou morte et enterrée. Ainsi, on ne peut tout de go confier au squelette des nouvelles glanées fraîchement dans Voici ou Gala, les gazettes de la métaphysique des vanités de ce monde.
Quelles leçons tirer de cette histoire ? N’accablons pas le Teuton, il s’en charge tout seul. Mais concluons avec cet étrange enseignement : les gens parlent, mais n’ont jamais le souci de leur interlocuteur lorsqu’ils se répandent. Nul besoin, quand ils élisent une victime pour lâcher les vannes de leurs logorrhées, d’une oreille en chair et en os – si je puis dire. Souvent, bien souvent, trop souvent, celui qui parle n’a souci que de lui et objective et chosifie – comme dit le philosophe sur son socle, le menton dans la main – son vis-à-vis. Mais là, disons le tout net, plus chosifié, plus objectivé que ça, tu meurs…
Michel Onfray - Juin 2005 | |
| | | Kleman **Partizan du Zor**
Nombre de messages : 2923 Localisation : Bordeaux sans Goane Date d'inscription : 26/06/2004
| Sujet: Re: Passage d Humeur... Ven 1 Juil - 5:46 | |
| j'avais entendu parlé de cette histoire trop n'importe quoi dis donc ptite Vivi, pas encore couchée à cette heure là ? | |
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| Sujet: Re: Passage d Humeur... | |
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| | | | Passage d Humeur... | |
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