Votre Madeleine à vous?

II y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n'était pas le théâtre et le drame de mon coucher, n'existait plus pour moi, quand un jour d'hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j'avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d'abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. II m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu'elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu'elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D'où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l'appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m'apporte un peu moins que la seconde. II est temps que je m'arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n'est pas en lui, mais en moi. [...] Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C'est à lui de trouver la vérité. [...] Certes, ce qui palpite ainsi au fond de moi, ce doit être l'image, le souvenir visuel, qui, lié à cette saveur, tente de la suivre jusqu'à moi. [...] Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul.
Marcel Proust, À la recherche du temps perdu. Du côté de chez Swann, 1913.

Je suis loin d'être cinglée de Proust, mais ici ds cet extrait que bcp connaissent dejà j imagine, il évoque un épisode apparemment anodin de son enfance qu il retrouve en croquant ds une Madeleine ce qui provoque en lui un plaisir immense et un defilement de sensations interieures toutes plus emouvantes les unes que les autres. S’interrogeant sur l’origine de son plaisir, Proust se plonge dans une longue introspection au terme de laquelle apparaît ce fameux souvenir d’enfance et ainsi par le biais de cette expérience autobiographique, il nous livre une réflexion originale sur le processus du souvenir de la mémoire involontaire. Il a réussi à transcrire ce que nous avons tous ressentis maintes et maintes fois en titillant nos sens!
çà m est arrivé en respirant des odeurs, touchant des matieres, ecoutant certains bruits...
par exemple qd j etais petite ma mère avait un joli foulard ds lequel je m enveloppais, chaque fois que je retourne la voir, et que je tombe sur un de ses foulards, je le porte automatiquement à mon visage pr m en impregner car il sent "la maman" et çà me rappelle des instants tres heureux... Quand j entend les hirondelles à l approche de l été je pense à la maison de mon enfance où elles faisaient leurs nids ou lorsque les oiseaux chantent tôt le matin je retrouve la sensation exaltante que j eprouvais en me reveillant à l approche des beaux jours car je savais que j allais pouvoir c est ptete tout con, savourer ma liberté d enfant et me promener dehors pdt des heures avec mon chien, quand je ss en foret apres la pluie cela me rappelle les bois pres de la maison de ma gd mere paternelle et toutes ces sensations me font basculer ds les souvenirs heureux bouleversent mon quotidien soudainement!!je trouve incroyable cette histoire de memoire du corps!!!
et vous? votre madeleine c'etait quoi hier aujourd hui ou demain?
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p'tain Vivi, c'est d'ta faute si je m'fais engueuler

lol personne n'engueule personne ici c'est l'anarchie ! lol


Bon plus serieusement, les "madeleines" de chaque personne sont associées à la memoire la lpus developpée chez chacun.

Par exemple Proust avait surement une forte memoire du gout, Djoule : memoire auditive (tiens bizarre...), Jpeg pas de memoire non plutot olfactive aussi a ce que j'ai compris...
C'est pas si compliqué que ca vous voyez! Bien sur c'est plus joli et poetique lorsque c'est ecrit par Proust plutot que par le professeur tournesol. Quoi que

Je vous parlerai des que j'aurai un moment de mes madeleines a moi , promis.

sisisi le bon gros geant , livre a lire absolument ! ben tiens ca doit etr le tout premier bouquin de "grand" que j'ai lu , j'devais avoir 10 ans .

c'est vrai que y'a plein de petites choses comme ça des chansons, des odeurs qui nosu rappelle des moments passés...moi c'est un dentifrice en particulier qui quand je l'ai dans la bouche me rappelle mes week end chez ma marraine avec ma megadrive, apres la musique ouhhh y'en a 30 000...sinon j'ai pas l'impression d'avoir vraiment des odeurs qui me rappellent un moment en particulier...

p.s:j'ai horreur d'etre 'forcé' a assimiler une chanson à un enterrement...il y a des chansons comme ça que je ne peux plus écouter...

oui il est vrai que certaines chansons ou odeurs nous renvoient à notre passé....
lorsque les beaux jours arrivent ...il m arrive de fermer les yeux (oui je sais fermer les yeux exeptionnel!!! j vais monter un spectacle et faire une tournée mondiale..les gens viendraient de partout pour venir me voir fermer les yeux...)
bref...et j ai toujours cette odeur de lavande qui vient me caresser les narines...et je me revois ds le jardin remplit de la bonne odeur de lavande.. avec mon frére nous entrainer à pecher dans une bassine (sans poissons je precise..) il s est avèré qu une fois sur le terrain on était vraiment mauvais..mauvaise technique d entrainement sans doute